HISTOIRE LOCALE
SUJET 17 : Une période bien tourmentée.
Beaucoup de Jarrias ont entendu parlé de la Fontaine des Veuves, peut être même vous êtes vous rafraîchi à la Fontaine au Roi. Ces lieux aux apparences communes conservent cependant une part de mystère que des légendes tentent de nous révéler. Mais il ne faut jamais prendre une légende à la légère car elle renferme toujours un peu de vérité !
La légende nous enseigne que pendant la guerre de cent ans, six bourgeois, accusés de révolte furent chassés de Saint Jean dAngely par le gouverneur Anglais de la ville. Ils trouvèrent malgré tout la mort non loin du Château de Mornay. Leurs six veuves, éprises de chagrin, allèrent prier auprès d'une source pour le succès du Roi de France. Malheureusement elles furent massacrées à leur tour par des soldats Anglais. Du Guesclin fut informé du vent de révolte qui soufflait alors à Saint Jean. Aussi après avoir repris Aulnay, il approcha de Mornay. C'est en chemin qu'il découvrit le funeste tableau. Il en informa Charles V roi de France qui édicta qu'en souvenir de ces heures tragiques la fontaine s'appellerai dorénavant Fontaine de Veuves. De même le ruisseau dont le mince filet d'eau coulait comme des larmes vers la Boutonne serait le Ruisseau du roy.(la Fontaine au Roy donne naissance au Ruisseau du Roy).
Nous ne pourrons jamais affirmer l'exactitude des faits. Cependant nous pouvons trouver des informations historiques dans ce récit. Car voici ce que vécurent les Jarrias.
Les Jarrias font connaissance avec la guerre de Cent ans dés son début en 1345 lorsque les Anglais investissent Saint Jean d'Angely. Puis en 1351 lorsque le roi de France reprend la ville. Après le désastre Français de Poitiers en 1356, une période de calme s'installe. Le Capitaine du Château de Saint Jean est alors un Anglais du nom de Richard Totesham. Les Jarrias vont bientôt le connaître car il devient seigneur de la Jarrie Audouin vers 1361. En 1372, comme le dit la légende, les bourgeois de Saint Jean se révoltent. Inspirés par la reconquête de Du Guesclin ils prennent les commandes de la ville et chassent la garnison Anglaise. La Jarrie vient alors de perdre son seigneur qui retourne en Angleterre comme conseiller du Roi Edouard III.
A cette époque, le principal revenu dans nos campagnes est le vin. Mais les champs sont laissés à l'abandon et les réserves sont épuisées par les pillages. L'administration Anglaise avec Richard Totesham à sa tête semblait pourtant tenter de redonner l'espoir. Mais les taxes augmentaient, les soldats maintenant en manque d'activité et de solde se transforment en pilleur. Comme ce fut le cas à la Saint Michel en 1439. Une troupe de 160 pillards emmenée par un dénommé Laurent l'Ecossais porte une expédition vers la Chapelle Bâton en remontant vers Niort. Cela se produisit à nouveau le 12 novembre de cette même année lorsque 18 pillards sont aux Eglises d'Argenteuil. De là ils allèrent passer la nuit au Breuil de Saint Pierre de L'isle où ils partagent leur butin avant de franchir la Boutonne pendant la nuit.
Ainsi par tradition orale, la légende a traversé les siècles pour parvenir jusqu'à nous et nous rappeler que pendant Cent Ans les rois de France et d'Angleterre se sont fait la guerre car tous voulaient être aquitains. Les archives retiennent les noms et les actions de certains pillards qui ont officié par ici, mais peut-on les accuser d'avoir tué les veuves ?
P.Lacheteau