HISTOIRE LOCALE
SUJET xx : Vente aux enchères à la Jarrie Audouin en 1739 - suite.
Lors du précédent article nous avions suivi le déroulement de la vente aux enchères des biens de François Jousseaume en 1739 à la Jarrie Audouin. Cette scène de vie locale nous permet de mieux imaginer la vie de nos ancêtres dans notre commune. Aujourd'hui nous allons porter notre regard sur les objets et le mobilier de l'intérieur d'une maison à cette époque.
Qui sont les acheteurs ? La plupart sont des habitants de la Jarrie Audouin. Les familles Combaud, Pommereau, Gouineau, Marquis, Martin, Jourdain, Prévost, Gadiot que l'on retrouve de manière récurrente dans la vie sociale du village. Puis il y a la noblesse locale avec les familles Giron et La Laurencie. Enfin il y a la famille du défunt et le tuteur du fils de François Jousseaume. Ces deux derniers sont plus particulièrement intéressés par des objets précis : Meubles de famille ou objets affectifs ?
Les objets mis en vente représentent tout ce que peut contenir une maison. En premier lieu le mobilier qui est composé d'éléments rustiques propre à nos campagnes : la table, le cabinet (meuble de rangement haut), la met, deux coffres et le lit. Pour ce dernier on précise composé de son chalit. Ce terme qui n'est plus employé désigne le bois de lit. Chose surprenante, il n'y a pas de chaise. Des études sur le mobilier de cette époque montrent que souvent les coffres servaient à s'asseoir.
Viennent ensuite les objets de la vie courante. Les ustensiles de cuisine: Les assiettes, la poile, la broche à rôti, les plats, les chopines, les chaudrons et les bassines, le fut de garde manger le seau et la corde du puits. Puis les habits : Le chapeau, les souliers, les chemises, les culottes, les bas (appelés gainages), les vestes et les gilets. Et enfin les serviettes, linceuls, nappes et couvertures.
Une grande partie de la vente concerne des outils et des objets utilitaires. Les outils pour travailler le bois : Les cognées, le hachereau et les serpes. Les outils de menuiserie: La varlope (grand rabot de menuisier), les tarières, les ciseaux, les gouges, le compas, le villebrequin et le chien (levier de tonnelier pour faire entrer les derniers cercles). Puis des outils divers tel que marteau, faucille, meule, coit (terme saintongeais pour désigner l'étui ou le faucheur met sa pierre à aiguiser), les enferges (termes Saintongeais de enfarges qui est une entrave de fer qu'on met aux pieds des chevaux en paturage), la balance, l'établi. Le bujour trouve lui aussi acquéreur.
En dernier lieu on vend les objets en relation avec l'exploitation de la vigne. Pour la vendange : les basses (récipient pour transporter la vendange) et les baquets. Comme pour le travail et la conservation du vin :Les ouilles (entonnoirs), les cuves, les barils, les bariques, le quart, les futs de quart, les futs de barriqueau et jusqu'aux bouteilles de verre.
Au regard de tous ces objets nous y voyons une maison au mobilier simple et modeste. La vie de cette première moitié de XVIIIème siècle laissa peu de place au superflu. François Jousseaume qui était charpentier possédait outre les objets nécessaires à la vie de tous les jours des outils qui lui permettait d'exercer sa profession de travail du bois.
P.Lacheteau