HISTOIRE LOCALE

 

SUJET 27 : L'’arrivée du progrès à La Jarrie Audouin au début du XXe (1/3)


           


            Malgré la révolution industrielle présente en France depuis le milieu du XIXe s, l’amélioration de la qualité de vie dans les campagnes n’a connu son essor qu'’entre les 2 guerres mondiales. La fin de la grande guerre permettant un renouveau d’'espoir (hélas vite avorté ...) concomitante avec le progrès technologique naissant ont permis cet évolution.

En l’espace de 12 ans (1920-1932), les Jarriats vont connaître l’'arrivée de l'’eau, l'’électricité et le téléphone dans leur commune.

Cependant cette venue se ferra par étapes et toutes les maisons n’en seront pas dotées en même temps.

Nous détaillerons ces étapes par ordre chronologique d’arrivée selon les comptes rendus du conseil et les archives municipales.

 

  1. L’eau potable

 

            Nous avons vu comment l’eau a préoccupé nos aïeux (article 7 sur les lavoirs). Lavoirs, fontaines et puits formaient jusqu’ alors le réseau hydraulique de la commune. Il fallait prendre l’eau ou elle était et comme elle était (qualité variable).

Les puits de la commune, étaient nombreux mais limités en eau l’été, particulièrement lors des sécheresses.

En séance du 27 mars 1920, le maire « indique qu’il a reçu plusieurs plaintes au sujet de la qualité de l’eau de la plupart des puits de la commune ». Il explique que « la Jarrie Audouin est en

effet très mal partagée à ce sujet, la

cause en est due au sol calcaire qui

laisse pénétrer sans la filtrer, l’eau de la surface » et ajoute qu’  « à plusieurs reprises des épidémies de fièvre thyphoide ont été constatées et la cause doit en être attribuée à l’eau ».

La décision est donc prise d’installer l’adduction d’eau potable et l’étude préliminaire est confiée à Mr Robin ingénieur des Ponts et Chaussées à la retraite « qui par la suite serait chargé d’établir le devis et de faire exécuter les travaux s’il y a lieu ».

 

Le financement parait délicat car il faut attendre le 4 décembre 1921 pour juger la nécessité d’obtenir une subvention de 65% sur les montants des travaux.

Presque un an après soit le 25 décembre 1922, la commune doit revoir sa copie et présenter un nouveau dossier avant le mois de novembre suivant.

Le 24 novembre 1923, le conseil doit faire face à un autre problème : gérer les dommages causés par la dérivation du ruisseau des Fontaines aux irrigants et « autres usagers ». Il est décidé de les indemniser en vendant 120 peupliers des Fontaines et du Pré Prévast aux enchères.

Le 24 décembre 1923, malgré qu’aucun devis ne soit fixé par les entrepreneurs, le conseil trouvant les « travaux indispensables pour la commune privée d’eau potable une bonne partie de l’année » demande que les travaux soient exécuté en 1924.

                                               (à suivre)


 

 

Michel LACHETEAU

(Tous témoignages ou remarques sont bienvenus)

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SUJET 28 : L’arrivée du progrès à La Jarrie Audouin au début du XXe (2/3)

 


Nous avions relaté dans l’article précédent les difficultés de l’installation de l’adduction d’eau potable sur la commune de La Jarrie Audouin. Finalement, le 31 janvier 1924, les travaux sont confiés à la Société des Eaux et Assainissement de Paris. Par exemple la fourniture du groupe moto pompe coûte 11000 Francs et l’installation globale 106 066, 08 Francs.

Le devis initial ne doit pas prendre en compte la construction d’un château d’eau car le 2 novembre 1924, il est de « haute nécessité pour la commune d’acquérir un terrain pour y construire un château d’eau ; que de plus ce terrain est en friche et situé au lieu dit La Garenne, de 4 ares à raison de 20 Francs l’are ».

Le financement parait fastidieux car le conseil, le 25 novembre 1926 « considérant que les crédits souscrits sont insuffisants pour couvrir la dépense, laquelle est indispensable pour mener à bien la chose décide de contracter un emprunt de 20 000 Francs au Crédit Foncier de France ».

En février 1928, il est décidé de fournir l’eau à l’école communale.

L’installation initiale fonctionnait avec une pompe à main mais l’arrivée de l’électricité va permettre « d’avoir le courant électrique pour le montage de l’eau du château d’eau » pour 6750 Francs en juin 1930.

En conclusion, la mise en place du réseau d’eau potable fut certes parsemé de quelques contretemps techniques et financiers, mais il faut s’imaginer l’immense progrès apporté à nos aïeux. En effet, en l’espace d’une décennie ils sont passés des corvées de lavage de linge aux Fontaines ou en Gazillan et de puisage de l’eau aux puits au simple geste maintenant banalisé de tourner un robinet d’eau. Quel progrès !

 

  1. Electricité

 

La seconde avancée constatée dans cette même période est bien sûr l’arrivée de la fée électricité. Elle aussi va révolutionner nos habitudes et apporter un confort supplémentaire.

Sa première mention dans les registres concerne l’éclairage publique. En effet, le conseil trouve utile la formation d’un syndicat pour obtenir un réseau d’éclairage le 8 avril 1922.

Le projet semble abandonné jusqu’au 10 décembre 1925 lorsque le Président demande au conseil si l’établissement du réseau d’éclairage électrique est utile. Le conseil émet un avis favorable « considérant que l’établissement d’un service d’éclairage sur la commune constitue une amélioration de première utilité ».

(à suivre)


 

Michel LACHETEAU

(Tous témoignages ou remarques sont bienvenus)

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SUJET 29 : L’arrivée du progrès à La Jarrie Audouin au début du XXe (3/3)


 

Nous avions relaté dans l’article précédant les balbutiements de l’arrivée de l’électricité dans la commune.

Le 1er février 1927 un emprunt communal pour l’installation de l’éclairage « dans le but de faire bénéficier les habitants de la commune des avantages qu’il comporte » est voté. Le montant est de 86666 Frs. Les conditions sont les suivantes : 173 obligations de 500 Frs à 7% (impôts sur le revenu et droit de timbre à la charge de la commune). Il sera progressivement remboursé en 30 ans par tirage annuel de 7 obligations à partir de la 6e année.

Le 12 février 1930, le projet est étendu à une distribution électrique générale sous forme d’un syndicat.

En 1932, le réseau est terminé mais quelques problèmes subsistent. Le 20 juillet, « Le cas de certains propriétaires de la Commune ayant eu une grosse dépense de fil pour l’électrification de leurs bâtiments tandis que certains autres n’ont eu que peu à débourser étant à proximité d’un poteau de branchement demande si la commune ne pourrait leur venir en aide dans une certaine mesure.

Le conseil voulant l’égalité pour tous décide que tout propriétaire dont l’installation a employé plus de 30 m de fil que ce surplus sera à la charge de la commune ».

Cette seconde avancée technologique, combinée à la première, va constituer l’essor certainement le plus considérable qu’a pu connaître une même génération depuis longtemps. La vie quotidienne va se trouver facilitée : en plus de l’éclairage, la Fée Electricité permet depuis d’alimenter machines à laver le linge, réfrigérateurs et .. tout le reste !

 

 

 

 

 

 

 

 

Les fermes ont pu se doter de trayeuses électriques remplaçant la traite manuelle des vaches.

 

  1. Téléphone

 

Le téléphone n’est pas en reste et

le 6 décembre 1928, « le Directeur régional du service des PTT de Limoges émet une circulaire soumise par le président pour avis sur la réalisation du programme fixé par l’administration. Il signale à l’assemblée les nombreux avantages que présenterait pour la commune la création d’un bureau téléphonique destiné à le relier au bureau téléphonique le plus voisin qui est celui de Loulay ».

Le conseil accepte.

Le 12 juillet 1929, le budget pour la cabine téléphonique s’élève à 1421,60 euros.

Dans un premier temps, le téléphone se trouvera uniquement dans l’épicerie puis dans quelques maisons pour se banaliser ensuite.

 

En conclusion, la commune va connaître en l’espace d’une bonne décennie l’arrivée de trois avancées technologiques de la toute première importance. Pour beaucoup d’entre nous il est difficile de s’imaginer la vie sans elles et les familles d’alors ont dû mesurer l’ampleur du progrès à sa juste valeur !

Ces évolutions ont rencontré des difficultés et le poids financier supporté par cette génération fut certainement important. Le financement fut sous forme d’emprunts, d’obligations auprès des habitants et même parfois de prêts de particuliers à la commune.

Les Jarriats n’ont pas dû regretter ces efforts et le jeu en valait bien la chandelle !          Fin

 


Michel LACHETEAU

(Tous témoignages ou remarques sont bienvenus)