SUJET : Hugues de la Jarrie seigneur de la Jarrie Audouin.
Il existe à la médiathèque de Saint Denis en Seine Saint-Denis un manuscrit sur parchemin inédit pour notre commune. Sa découverte récente, dans des circonstances inattendue, nous replonge dans le ‘’la Jarrie Audouin du XIII ème siècle’’.
Nous ignorons tout de ce document depuis son écriture le 22 Novembre 1459 à Saint Jean d’Angely jusqu’à sa découverte à Paris au XIXème siècle. A cette époque, un archiviste anonyme de la bibliothèque de l’ordre de Malte, passionné d’histoire et de vieux papiers, fouille inlassablement et méthodiquement les étals des bouquinistes et des libraires de Paris. Accumulant des centaines de parchemins il constitue une collection hétéroclite. Cette collection fut ensuite donnée à la bibliothèque municipale de saint Denis qui en assura le classement et la conservation jusqu’à nos jours. La mise à disposition sur internet du catalogue de cette bibliothèque nous a permis de le trouver. Mais que nous apprend-il réellement ?
Ce 22 Novembre 1459, le curé de l’église Notre Dame de la Jarrie Audouin dresse un état des terres qui appartiennent à la cure de la Jarrie. Messire Jehan Houneron prêtre déclare à ce titre posséder, comme par le passé ses prédécesseurs, une chapellenie et plusieurs parcelles de terre à la Jarrie Audouin. On apprend enfin que ces biens furent donnés à la cure par « feu messire Hugues de la Jarrye Chevalier seigneur du dit lieu […] afin qu’ils sussent tenirs prier dieu pour l’âme de lui et de ses feus pères sans défaut […] en l’an que l’on disoit mil CC sept (1207) »
Hugues de la Jarrie fut contemporain de Richard Cœur de Lion et d’Aliénor d’Aquitaine. La découverte de ce personnage associé à l’existence de Jehan de La Jarrie Audouin, présent en 1271 à l’Ost de Foix, permet de confirmer que la Jarrie Audouin fut pendant tout le XIII ème siècle dirigée par une famille qui porta le nom de la commune. Ce procédé bien connu des historiens qui veut que les premiers seigneurs d’un lieu d’abord désignés par un prénom prirent ensuite comme nom celui du lieu dont ils étaient les maitres. Notre région offre d’illustres exemples avec les familles La Rochefoucauld, Lusignan, Thouars, Parthenay …. Un autre élément nous permet de rapprocher la famille De La Jarrie des grandes familles : Le don aux églises de biens pour s’assurer les bonnes grâces, souvent aussi pour se faire pardonner des pêchers, était fréquent pendant tout le moyen âge. Mais cet acte ne constituait pas uniquement un signe de piété. La finalité était aussi de faire preuve de puissance en affirmant de manière ostentatoire sa capacité à faire des dons. Finalement, malgré la modestie du lieu, la société à la Jarrie semble suivre une logique identique à celle observée dans les lieux plus connus.
Enfin la dernière information que nous apporte ce document est le vocable de l’église de la Jarrie Audouin. Dédiée à la vierge Marie dès sa fondation, l’église de la Jarrie a traversé les siècles. Des documents modernes font mentions de l’église Sainte Madeleine de la Jarrie Audouin. Nous ne connaissons pas la raison de ce changement de nom. Erreur de documentaliste ou changement volontaire ? L’enquête est en cours !
Pascal Lacheteau