HISTOIRE LOCALE
Sujet 5 : Une Jarriat très charitable !
A quelques pas de l’abbaye de St Jean d’Angely , se trouve une petite rue paisible : la « rue Coybo » . La vie de cette personnalité est liée à La Jarrie – Audouin !
En effet , les archives communales renferment dans ses registres paroissiaux son acte de baptême ( voir copie de l’acte ) . Ses parents , Jean Coybo Bourgeois , capitaine des grenadiers au régiment de Senneterre et Marguerite Neau , calvinistes , firent ensuite abjuration et placèrent leur fille chez les dames bénédictines de St Maixent pour y faire son éducation . Elle se retira ensuite chez son frère , le curé de Charbonière , chez qui elle instruisait la jeunesse pauvre des environs . Elle poursuivit son œuvre de bienfaisance à St Jean en créant une école de charité de jeunes filles.
Ecole de charité :
Par ses économies, Melle de Coybo fit en sorte d’acheter plusieurs maisons de mince apparence qu’elle répara et augmenta dans la suite et qui formèrent le noyau de son établissement. De son vivant, elle prit soin de pérenniser son œuvre. L.C. Saudau dans son histoire de St Jean, précise que « la fondatrice, se sentant vieillir, et craignant, qu’après sa mort, l’œuvre utile à laquelle elle avait consacré sa vie, usé sa santé et sacrifié la plus grande partie de son patrimoine, fit don à la ville de l’immeuble servant d’école, à la condition expresse qu’il ne pourrait jamais être affecté à une autre destination ». Cette donation fut ratifiée par acte de Durouzeau, notaire, le 31 Juillet 1751. Des actes du même notaire de 1751 à1760 concernent les biens de Delle Coybo , le règlement des écoles et le « bail de la métairie de la Vauguion (la Vaudion) en la paroisse de La Jarrie Audouin appartenant à la famille Coybo »(29/01/1751).
Cet établissement est connu du roi et les Archives Nationales à Paris renferment les lettres patentes de Louis XV (nov.1753) portant confirmation d’une donation faite à la ville de St Jean d’une maison pour servir aux écoles de charité de la dite ville.
Cette Jarriat décéda le 16 février 1773 à St Jean.
L’école après le décès de sa fondatrice :
Suzane Ramard, une des aides de Melle Coybo, dirigea l’établissement après le décès de cette dernière. En 1790, de nouvelles lettres patentes du roi ( Louis XVI) confirment la donation faite par Melle Coybo aux écoles de charité. Elles furent dévastées à la révolution, le mobilier vendu comme bien national au mépris du droit de la ville. S. Ramard dû entrer dans sa famille.
En 1793, les écoles de charité furent annéxés au couvent des cordelier (lui-même avait déjà été transformé en hôpital militaire dés 1790).
L’hôpital supprimé en 1795, S. Ramard reparut dans sa communauté dévastée et la répara à ses frais. En 1812, elle laissa les religieuses de chavagne gérer l’établissement et en 1848, la ville de St Jean leur vendit les écoles à la charge d’exécuter pleinement les intentions de la fondatrice.
De nos jours, nous pouvons remarquer rue Coybo, les locaux des sœurs de la Miséricorde et ceux du secours Catholique.
Voici donc l’histoire de Delle Marie Anne Bourgeois de Coybo, une des plus charitables des Jarriats et de son établissement de jeunes filles.
M Lacheteau
ACTE DE BAPTEME DE MARIE ANNE BOURGEOIS DE COYBO
TRADUCTION :
« le dix sept septembre l’an sydessus (1694) a esté par moy soussigné baptizée marie anne née le vingt six aoûst de la présente année, fille légitime du Sr Coybo bourgeois et de damoizelle marguerite Neau ses pères et mères ; à esté parrain messire Lambert Sureau …prêtre, curé de St Martin d’Augé….à ésté marraine la damoizelle marrie Anne Neau tante maternelle de ladite baptizée. Fait à la Jarrie…
signé :Sureau prieur d’Augé Marianne Neau Tillieux( ?) curé de la Jarrie »